Irmã (2020)

Lorsque la maladie de leur mère s’aggrave, Ana et Julia se rendent vers la terre rurale et conservatrice du sud du Brésil à la recherche de leur père. Sur la route, entre fantômes, supers pouvoirs et dinosaures, la plus jeune ne se doute pas que plus rien ne sera jamais comme avant. Alors que l’astéroïde WF42 se dirige vers la terre, le paysage apparaît sous une lumière rose inconnue, le vent souffle et le voyage dissout la frontière entre le monde intérieur et extérieur.

Premier long-métrage de Luciana Mazeto et Vinícius Lopes, Irmã est une miniature qui a plus d’un tour dans son sac. Traité avec sensibilité, ce récit d’apprentissage parvient à sortir des carcans attendus pour laisser place à la poésie [...]. Les héroïnes ne sont pas que de gentilles et sages poupées : elles sont sauvages et ont des dents pour mordre, elles possèdent un souffle si fort qu’elles peuvent en un cri empêcher le monde de tourner. Irmã débute avec des images d’astres projetées sur les visages des deux personnages principaux. Il est beaucoup question du cosmos dans le long-métrage, mais Irmã raconte aussi la fin d’un monde : celui de son innocence, celui de la planète qui s’apprête à recevoir un astéroïde. Et le film, avec finesse, nous invite dans un monde intérieur, celui de l’imaginaire et de ses catalyseurs.

Nicolas Bardot, Le Polyester