Inès est comédienne de doublage pour le cinéma et chante dans une chorale de Buenos Aires. Après avoir vécue une expérience traumatisante pendant ses vacances, elle développe des troubles du sommeil et souffre de cauchemars particulièrement réalistes. Un jour, au studio d’enregistrement, l’ingénieur perçoit d’étranges sons provenant de sa voix. Une peur incontrôlée l’envahit progressivement, ces voix chercheraient-elles à prendre le contrôle de son corps ?

 

Avec aplomb, l’actrice argentine Erica Rivas occupe l’image d’un bout à l’autre de ce suspense racé et inventif, dont le récit insolite - une sorte de dérive psychanalytique - revendique plusieurs parentés, au premier chef Roman Polanski (Répulsion, Le locataire) et Lucrecia Martel (La Femme sans tête). À la différence majeure que l’approche de la cinéaste Natalia Meta se veut plus ironique, parfois même comique. Au tout début du film, on a même l’impression d’être en terrain connu, chez le Almodovar de Femmes au bord de la crise de nerfs. Puis tout part en vrille, les couloirs de l’intrigue s’enténèbrent, l’héroïne perd pied. Le scénario, tiré du roman de C.E. Feiling, tient la route et résiste à l’analyse. Ce qui n’est pas un mince exploit. 

Martin Bilodeau, Mediafilm.ca